Sylvain Tesson, c’est un style, c’est une voix familière, légendaire, enveloppante qu’on entend en lisant ce livre. Depuis sa terrible chute qui a bien failli lui coûter la vie, il s’est assagi mais il reste fidèle à lui-même et continue de vouloir absolument réaliser ses rêves, et de nous en faire profiter.
Cet homme pressé, fuyant le « désespoir de l’espérance », a donc dû attendre et se taire à û 30°C. Son ami photographe, Vincent Munier, l’a initié à l’art de l’affût. Un art indispensable si l’on souhaite pouvoir un jour observer la panthère des neiges, retranchée sur les plateaux du Tibet à plus de 5 000 mètres d’altitude. Dans ce froid glacial, lentement, à l’image de son ascension, Sylvain Tesson nous fait découvrir ces contrées lointaines, encore peu abîmées par l’impérialisme chinois (pour combien de temps encore ?). Il nous dit « j’avais appris que la patience est une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre à le transformer».