44 Musique (s) afro-américaine (s)

Considéré à New York comme l'un des plus grands interprètes de mélodies, le pianiste de jazz Bill Charlap, couronné aux Grammy Awards 2016, revient une nouvelle fois en trio avec Peter Washington (contrebasse) et Kenny Washington (batterie). Ils présentent ensemble neuf morceaux mêlant standards et mélodies rarement jouées, sur un jazz puisant ses racines dans les années 1940-1960.

Avec Hagar's song, le saxophoniste enrichit sa longue collaboration avec le label ECM d'un duo avec Jason Moran, pianiste virtuose et membre du quartet à la tête duquel le saxophoniste a déjà enregistré les albums Rabo de nube (2008), Mirror (2010) et Athens concert (2012). Cet album rend hommage à quelques grands noms de la musique populaire américaine du 20e siècle avec des pièces intimistes telles que les compositions de Billy Strayhorn, Duke Ellington, George Gershwin ou Billie Holiday.

Sous le nom se cache la collaboration fascinante du grand maître du violon Hardanger Nils Okland avec Per Stainer Lie et Orjan Haaland, respectivement guitariste et batteur du groupe post-rock norvégien The Low Frequency In Stereo. Les trois musiciens voient dans leur association un groupe de drone psychédélique, mais le spectre stylistique du trio est si vaste et riche d'évocations qu'il peut déclencher de nombreuses réminiscences musicales. Au-delà des influences spécifiques et évidentes comme les Doors, Sonic Youth, Durutti Column ou encore "le jazz du Dave Pike Set", les Lumen Drones s'approprient au fil des plages la musique modale, l'ambient, le folk dans tous ses états, la musique noise minimaliste, pour fabriquer leur propre univers, terriblement séduisant...

Oscar Peterson, Moe Koffman, Diana Krall, Alain Caron, Gil Evans, Paul Bley, etc., le Canada a produit un nombre conséquent d'artistes de premier plan au sein de la grande famille du jazz. Avec son allure post-moderne, son audace dans le respect des traditions, sa maîtrise et cet esprit spontanément collaboratif propre à une génération née avec les nouvelles technologies, le trio originaire de Toronto est l'un des groupes les plus importants émergeant de la scène canadienne depuis des années.

C'est l'histoire d'une rencontre improbable : celle qui réunit, à quarante ans de distance, de jeunes Parisiens et le son du swingin' Addis des années 70. En octobre 2008, cinq musiciens se réunissent autour d'un projet fou : s'attaquer au répertoire de l'âge d'or éthiopien, découvert sur la fameuse série de rééditions Ethiopiques. C'est ainsi, sur la foi de cette alchimie rétro-futuriste, que naît le quintet Akalé Wubé, un drôle de nom emprunté à un thème du saxophoniste Getatchew Mekurya, une expression un tantinet désuète que l'on peut traduire par 'ma jolie' en amharique.

Premier album du trio réunissant le violoniste Jean-Luc Ponty, le bassiste Stanley Clarke et le guitariste Biréli Lagrène. Sur ce disque, ces trois géants du jazz réaffirment la singularité de leur style tout en donnant naissance à un son dont l'extrême cohérence tient plus encore à leur art de l'échange qu'à leur virtuosité individuelle. D-Stringz offre à l'auditeur l'occasion de voir ces trois grands noms du jazz électrique s'aventurer dans des contrées plus acoustiques, livrant au passage des relectures inspirées de quatre standards du jazz et des réinterprétations réjouissantes de certaines de leurs compositions.

En choisissant ce qualitatif pour cet album, le saxophoniste augure de futurs débats sur la nature même de son jazz. "Conçu comme une musique de film, Free se veut un parcours libre au travers de différents paysages, différentes émotions" prévient le saxophoniste, qui souhaite tomber le masque, pour en revenir à l'essence de ce qui fonde sa singularité. Plus qu'un titre, une déclaration d'intention. Il fallait oser ce saut en solo, sans filets (les complices sur lesquels on peut s'appuyer, rebondir, se reposer.), un plongeon dans l'océan des sons qui résonne comme une apnée vers les tréfonds de son imaginaire. Fidèle à un état d'esprit DIY, il traduit sur sillon ce qu'il a déjà testé maintes fois par le passé. Pour ce solo, le musicien qui n'a jamais caché son goût pour l'hybride choisit donc de se démultiplier.

Trio puissant et homogène à la fluidité musicale exemplaire, Shai Maestro, Jorge Roeder et Ziv Ravitz reviennent avec un quatrième opus plus personnel que jamais. tirant les frontières d'un jazz profond arrivé à maturation, ils n'hésitent plus à mettre un pied sur des territoires voisins, mariant les touches électroniques élégantes et l'apparition de voix en osmose avec son univers unique. A noter l'intégration de quatre voix habitées et envoûtantes : Gretchen Parlato, Theo Bleckmann, Neli et Kalina Andreeva, Neli étant la soliste de l'orchestre national de Bulgarie, référence absolue du chant polyphonique. Pour autant les interventions vocales surviennent comme des respirations, sorte d'articulation sans prendre le dessus sur le récit musical.

Cet album met en lumière l'univers cosmopolite de l'un des plus grands guitaristes actuels. Reliant Paris à Séville, Raphaël Fas réalise une oeuvre manifeste et exprime avec brio sa passion pour la musique manouche et le flamenco. Le voyage musical qu'il propose nous fait revivre l'ambiance de l'âge d'or de la Chope des puces et celle des célèbres bars du quartier de Triana. Raphaël Fas montre là encore toutes ses formidables qualités d'interprète et de compositeur. Il rend hommage au bois de guitare, matériau commun aux cultures gitane et manouche, qui donne toute la résonnance et le souffle à ces musiques cousines, emplies de voyage et de liberté.

Avant de devenir un compositeur de musique de film très apprécié à Hollywood (Le lauréat, Les 3 jours du condor, Tootsie, Susie et les Baker Boys, La firme...), il fut un exceptionnel pianiste de jazz comme en témoigne ce Kaleidoscope de 1965 avec Thad Jones (trompette) et Frank Foster (saxophone).

Le sixième volet de son odyssée du blues conduit Mighty Mo Rodgers dans le Sud d'autrefois. Tout au long d'un périple musical habité, nous le suivons dans le dédale de souvenirs portés par la mémoire d'un oncle resté enchaîné douze ans durant dans un chain gang, et d'un père né à peine vingt après la fin de l'esclavage. Qu'il croise le fantôme de la Highway 61, se recueille sur une tombe anonyme, observe les arbres qui portent des victimes du lynchage ou fasse la fête dans un "juke joint", Mo apporte la preuve que le blues nous aide à chasser les ténèbres en nous incitant à trouver la lumière. "Pour comprendre le monde, il faut commencer par comprendre un endroit tel que le Mississippi", écrivait William Fauklner, Mo ne dit pas autre chose en signant ce véritable chef d'oeuvre poétique.

Earthly Bird est un groupe de blues sans frontières servi par quatre improvisateurs d'aujourd'hui. Il a été créé en août 2013 au Festival Meteo de Mulhouse par le saxophoniste Sébastien Coste qui a réuni autour de lui : Benat Achiary, le voyageur-improvisateur basque, le guitariste incandescent Julien Desprez et le capital batteur Edward Perraud. Leur hommage aux oiseaux terrestres libère une musique chargée de blues, de bruissements d'ailes et de chants sauvages.

Entre funk, soul et jazz, le bassiste de légende que l'on ne présente plus est de retour pour ce disque avec en special guests l'impressionnante Selah Sue mais aussi Trombone Shorty et Take 6.